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Fiche de l'œuvre

Informations générales

Numéro d'inventaire : 38DCP.PON.014

Autre numéro : 14

Titre : SANS TITRE

Année de création : NON DATE

Type : Peinture

Mesures : 146 x 86,5 x 2 (avec cadre)

Valeur estimée : 0,00 €

Description : Cette œuvre est donc d’Olivier Debré (1920–1999), un des maîtres français de l’abstraction lyrique. Voici une analyse approfondie en tenant compte de son style et de sa place dans l’histoire de l’art :

🎨 Analyse d'une œuvre de Olivier Debré
🧑‍🎨 Contexte artistique
Olivier Debré est l’un des grands représentants de l’abstraction lyrique française, aux côtés de Zao Wou-Ki, Pierre Soulages ou Hans Hartung.

Il se distingue par ce qu’il appelle la “figuration émotionnelle” : il peint non pas des objets, mais des sensations, des lieux, des états intérieurs.

🖼️ Analyse de l'œuvre
✍️ Technique
L'œuvre semble être une encre ou acrylique sur papier, utilisant de larges brosses plates, caractéristiques du geste de Debré.

Le pinceau est tiré verticalement, parfois jusqu’au bas du support : cela évoque une forme de gravité, de chute ou de silence.

📐 Composition
Deux grandes colonnes noires verticales se dressent, séparées par un espace plus clair : cela peut rappeler des portes, des pierres dressées, ou une silhouette absente.

Un geste horizontal, en partie supérieure, crée un équilibre avec les descentes verticales : presque une croix abstraite, sans connotation religieuse directe.

🎨 Couleurs
Utilisation du noir pur, mais travaillé en différences de densité (certaines zones sont plus diluées, laissant voir le geste).

Le fond blanc agit comme un espace de lumière silencieuse, une respiration visuelle autour du noir.

🧠 Interprétation poétique
1. Paysage intérieur
Debré a toujours cherché à peindre le paysage tel qu’il est ressenti — ici, il s’agirait peut-être d’un paysage mental ou spirituel, fait de verticalité, de poids, de recueillement.

2. Abstraction expressive
Ce n’est pas une abstraction géométrique froide, mais un art du souffle, du geste maîtrisé, presque calligraphique.

On peut ressentir dans cette œuvre une force contenue, une élévation contrariée, une tension entre l’ombre et la lumière.

3. Silence monumental
Comme souvent chez Debré, l’espace est vide mais habité, calme mais puissant — une présence sans visage, une mémoire sans narration.

🖼️ Œuvre dans l'ensemble de son parcours
Cette œuvre est typique de ses grandes encres des années 70–90, très recherchées aujourd’hui.

On retrouve cette écriture picturale dans ses rideaux de scène (notamment pour la Comédie-Française et l’Opéra de Hong Kong), ou ses grandes toiles-paysages.

📌 Conclusion
Cette œuvre de Debré est un acte de peinture essentiel : elle condense le geste, le poids de l’encre, la lumière du support, pour faire naître une émotion. Il ne s’agit pas de représenter un objet, mais d’évoquer une intensité, un souffle intérieur.

Détails de l'acquisition

Acheteur / Donateur : Collège Ponsard par le biais de la Caisse d'Epargn

Date d'acquisition : 27/06/1990

Contexte / PJ : acquisition exposition 1990 /1990-06-27, attesta

Photo de l'artiste

Artiste : DEBRÉ OLIVIER

Biographie : Olivier Debré, né le 15 avril 1920 à Paris et décédé le 1ᵉʳ juin 1999 dans la même ville, est un peintre abstrait français de renom, associé au mouvement de l'abstraction lyrique. ​

Origines familiales et formation
Issu d'une famille notable, son père, Robert Debré, est un pédiatre éminent, et son frère, Michel Debré, a été Premier ministre sous Charles de Gaulle. Sa mère, Jeanne Debat-Ponsan, est la fille du peintre académique Édouard Debat-Ponsan, ce qui a sans doute influencé l'orientation artistique d'Olivier. Il commence à dessiner et peindre dès son enfance. En 1937, il s'inscrit à l'École des Beaux-Arts de Paris, dans l'atelier de son oncle maternel, Jacques Debat-Ponsan, tout en suivant des cours d'histoire à la Sorbonne, où il obtient sa licence en 1942. Parallèlement, il fréquente l'atelier de Le Corbusier, ce qui enrichit sa formation artistique. ​

Carrière artistique
En 1937, il est profondément marqué par la découverte de "Guernica" de Picasso lors de l'Exposition universelle de Paris. Cette rencontre l'oriente vers l'abstraction. Durant les années 1940, il se lie avec des artistes tels que Serge Poliakoff, Nicolas de Staël et Pierre Soulages, figures majeures de l'abstraction lyrique. Son œuvre se caractérise par de vastes aplats colorés et une gestuelle expressive, le positionnant comme un représentant du Colorfield painting à la française. ​

Reconnaissance et contributions majeures
En 1967, il réalise une œuvre monumentale pour le pavillon français de l'Exposition universelle de Montréal, renforçant sa notoriété internationale. De 1980 à 1985, il enseigne à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, partageant son expertise avec une nouvelle génération d'artistes. Il s'illustre également dans la création de décors et de rideaux de scène pour des institutions prestigieuses telles que la Comédie-Française et l'Opéra de Shanghai. ​

Héritage et postérité
Son travail est exposé dans de nombreux musées à travers le monde. En 1999, il est élu à l'Académie des Beaux-Arts, reconnaissant ainsi sa contribution significative à l'art contemporain. Son approche de l'abstraction, centrée sur la couleur et l'émotion, continue d'influencer et d'inspirer les artistes contemporains

Salle d'exposition : SALLE DES PERSONNELS

Photo de l'œuvre
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