Numéro d'inventaire : 38DCP.PON.015
Autre numéro : 15
Titre : Signe-personnage
Année de création : 1994
Type : Estampe
Mesures : 38 x 28,5
Valeur estimée : 0,00 €
Description : 🎨 Analyse de l’œuvre (lithographie signée Olivier Debré)
🖼️ Présentation générale
Technique : Lithographie ou monotype à l’encre noire.
Numérotation : 18/30 → tirage limité, œuvre originale.
Signature : « O. Debré » en bas à droite à la mine ou au crayon, typique des estampes de l’artiste.
Format : Vertical, avec marges naturelles du papier, probablement papier chiffon ou vélin d’Arches.
✍️ Analyse formelle
Composition :
Deux piliers verticaux, larges et noirs, légèrement inclinés, semblables à des masses rocheuses, troncs, ou des formes humaines debout.
Légèrement écartés à la base, ils donnent une sensation de force, de présence, mais aussi de vide entre eux, qui fait respirer la composition.
Geste pictural :
Le pinceau utilisé est large, imbibé d’encre.
Il a été posé d’un seul trait, créant une sensation de puissance contenue et de maîtrise du geste.
On retrouve ici la logique d’écriture picturale propre à Debré, inspirée à la fois de la calligraphie orientale et du paysage abstrait.
🧠 Interprétation symbolique
1. La verticalité humaine et spirituelle
Comme dans beaucoup de ses œuvres, ces formes peuvent être lues comme des figures humaines stylisées, des mémoriaux, ou des monolithes vivants.
Debré s’intéresse à la présence physique d’une émotion : ici, la tension entre les deux formes raconte un dialogue muet, un face-à-face silencieux.
2. L’espace du silence
Le blanc du papier n’est pas vide : il est un espace actif, qui entoure, met en lumière, respire.
Cela rejoint l’idée que Debré « ne peint pas un objet, mais une sensation ».
🎨 Dans l’œuvre globale de Debré
Cette estampe est caractéristique de ses lithographies des années 70–80, souvent en noir et blanc, centrées sur le geste.
Comparable à ses séries de “Signes-personnages”, ou à ses “paysages intérieurs”.
📌 Conclusion
Cette œuvre est une belle démonstration de l’abstraction lyrique à la française, où le geste remplace le motif, et où la force du noir agit comme une voix visuelle. Le spectateur est invité à y lire ce qu’il ressent — une rencontre, une tension, une mémoire, une émotion brute.
Acheteur / Donateur : Collège Ponsard
Date d'acquisition : 27/06/1990
Contexte / PJ : édition exposition 1990 / 1990-06-27, attestation
Artiste : DEBRÉ OLIVIER
Biographie : Olivier Debré, né le 15 avril 1920 à Paris et décédé le 1ᵉʳ juin 1999 dans la même ville, est un peintre abstrait français de renom, associé au mouvement de l'abstraction lyrique.
Origines familiales et formation
Issu d'une famille notable, son père, Robert Debré, est un pédiatre éminent, et son frère, Michel Debré, a été Premier ministre sous Charles de Gaulle. Sa mère, Jeanne Debat-Ponsan, est la fille du peintre académique Édouard Debat-Ponsan, ce qui a sans doute influencé l'orientation artistique d'Olivier. Il commence à dessiner et peindre dès son enfance. En 1937, il s'inscrit à l'École des Beaux-Arts de Paris, dans l'atelier de son oncle maternel, Jacques Debat-Ponsan, tout en suivant des cours d'histoire à la Sorbonne, où il obtient sa licence en 1942. Parallèlement, il fréquente l'atelier de Le Corbusier, ce qui enrichit sa formation artistique.
Carrière artistique
En 1937, il est profondément marqué par la découverte de "Guernica" de Picasso lors de l'Exposition universelle de Paris. Cette rencontre l'oriente vers l'abstraction. Durant les années 1940, il se lie avec des artistes tels que Serge Poliakoff, Nicolas de Staël et Pierre Soulages, figures majeures de l'abstraction lyrique. Son œuvre se caractérise par de vastes aplats colorés et une gestuelle expressive, le positionnant comme un représentant du Colorfield painting à la française.
Reconnaissance et contributions majeures
En 1967, il réalise une œuvre monumentale pour le pavillon français de l'Exposition universelle de Montréal, renforçant sa notoriété internationale. De 1980 à 1985, il enseigne à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, partageant son expertise avec une nouvelle génération d'artistes. Il s'illustre également dans la création de décors et de rideaux de scène pour des institutions prestigieuses telles que la Comédie-Française et l'Opéra de Shanghai.
Héritage et postérité
Son travail est exposé dans de nombreux musées à travers le monde. En 1999, il est élu à l'Académie des Beaux-Arts, reconnaissant ainsi sa contribution significative à l'art contemporain. Son approche de l'abstraction, centrée sur la couleur et l'émotion, continue d'influencer et d'inspirer les artistes contemporains
Salle d'exposition : RÉSERVE SALLE 113