Numéro d'inventaire : 38DCP.PON.002
Autre numéro : 2
Titre : SANS TITRE
Année de création : NON DATE
Type : Estampe
Mesures : 50 x 66,5 x 1,5(avec cadre)
Valeur estimée : 0,00 €
Description : L'œuvre que vous montrez est caractéristique du travail de René Laubies, artiste lié aux courants Lyrique Abstrait et à l'Abstraction post-orientale. Voici une analyse structurée de cette pièce :
📌 Analyse visuelle et plastique
Composition :
L'œuvre est construite autour d'une succession d’éléments flottants disposés horizontalement.
On observe des taches ou bandes vaporeuses de couleurs appliquées avec une gestuelle maîtrisée mais légère.
Ces bandes semblent flotter dans un espace vide, quasi immatériel, ce qui est typique de la recherche d’un espace respirant chez Laubies.
Couleurs :
Bleu-vert clair et gris-violet dominent.
La palette est réduite, sobre, créant un climat contemplatif et silencieux.
Les couleurs semblent déposées par frottage ou hachures, donnant une texture délicate.
Technique :
Apparence de pastel ou crayon sec frotté sur un fond neutre.
La matière est posée par strates légères, sans surcharge, ce qui renforce l'impression d'éphémère.
📌 Sens et interprétation
René Laubies s’inspire souvent de :
Paysages mentaux : ces bandes horizontales peuvent évoquer l’horizon, l’eau, le vent ou le ciel.
Esthétique extrême-orientale : minimalisme, vide assumé, formes flottantes, allusion à la calligraphie ou à l’encre.
Temps suspendu : les formes semblent figées entre apparition et disparition.
Ici, l'œuvre exprime un équilibre entre présence et effacement. On est dans une méditation sur l'espace, le temps et la trace.
📌 Contexte
René Laubies (1924-2006) a souvent travaillé dans cette tension entre abstraction lyrique et influences asiatiques. Proche de la mouvance de l'Ecole de Paris et du groupe Nuagisme, il a toujours cherché à suggérer plutôt qu’à représenter.
🌫 Lecture poétique et symbolique de l’œuvre
Cette œuvre pourrait être lue comme :
Un paysage intérieur, où les formes sont des nuées, des souffles ou des traces de souvenirs.
Les bandes bleu-vert pourraient évoquer des lacs, des ciels ou des brumes matinales, tandis que les zones gris-violet rappellent des masses nuageuses ou des montagnes lointaines estompées par la brume.
L'espace vide blanc-crème n'est pas un vide angoissant, mais un vide plein de silence et de respiration, à la manière du concept zen du "ma" (間), c’est-à-dire l’espace entre les choses, très présent dans l’esthétique japonaise.
Il s’agit moins d’une représentation que d’un climat, d’une atmosphère où l’œil et l’esprit peuvent circuler librement.
🎨 Lien avec le Nuagisme
René Laubies est souvent rattaché au Nuagisme, mouvement français né dans les années 1950 qui regroupe :
René Laubies
Frédéric Benrath
Jean-Claude Imbert
Fernando Lerin, etc.
Le mot nuagisme vient du mot nuage, car les artistes du groupe cherchent à peindre des formes flottantes, aériennes, sans contour précis, inspirées de la nature, du cosmos ou du vide oriental.
Points communs :
Rejet de la géométrie stricte de l’abstraction dure.
Valorisation du flottement, du flou, du mouvement suspendu.
Éloge du vide, du minimalisme.
Couleurs souvent peu saturées, douces, presque estompées.
✨ Conclusion poétique
Cette œuvre pourrait se lire comme un moment suspendu, un espace mental où le spectateur est invité à projeter ses propres souvenirs ou émotions. Les formes ne sont ni définies, ni imposées, elles laissent la liberté d'imaginer, de rêver, d'écouter.
C’est typiquement ce que René Laubies recherchait : des œuvres qui respirent et nous laissent respirer
Acheteur / Donateur : GRETA Isère Rhodanienne
Date d'acquisition : 12/01/1990
Contexte / PJ : achat en galerie / 1990-01-12, facture ArtServic
Artiste : LAUBIÈS RENÉ
Biographie : René Laubiès (1924-2006) était un peintre paysagiste français, né le 27 avril 1924 à Cholonville, près de Saïgon (Cochinchine-Viêt Nam), et décédé le 13 novembre 2006 à Mangalore (Inde). Fils d'un avocat originaire de la Lozère et d'une mère issue d'une vieille famille créole de La Réunion, Laubiès s'est formé seul à la peinture dès l'âge de quatorze ans. Après des études de droit au Maroc, il s'installe à Paris en 1949.
En 1952, il expose à la galerie Colette Allendy et rencontre le critique Julien Alvard. Il obtient en 1954 le prix Fénéon de l'université de Paris et devient professeur invité à l'université d'Alabama en 1956-1957.
Laubiès est surtout connu pour son association avec le groupe des « nuagistes », un mouvement de peinture abstraite qui inclut des artistes comme Frédéric Benrath, René Duvillier, Jean-Claude Fiaux, Pierre Graziani, et Fernando Lerin. Son travail se distingue par un paysagisme abstrait qui révèle davantage un paysage mental, caractérisé par une peinture légère et discrète, à la recherche de la lumière.
Il a été influencé par le taoïsme sur le plan spirituel. Ses œuvres ont été exposées dans diverses galeries et musées, notamment à la Galerie de Navarre en 1990 et au musée d'art moderne et d'art contemporain de Nice en 1994.
Laubiès a également été un traducteur, voyageur et écrivain, associé aux mouvements de l'Abstraction Lyrique, de l'Arte Informale et du Tachisme, bien que particulièrement lié aux peintres du Nuagisme (Cloudism). Il a traduit des œuvres d'Ezra Pound et illustré des livres de l'écrivain américain Robert Creeley.
Son travail continue d'être célébré et exposé, comme en témoignent les expositions à la Galerie Alain Margaron et au Musée de l'Abbaye Sainte-Croix aux Sables d'Olonne. Laubiès a mené une vie ascétique, principalement en Inde, cherchant le calme et la beauté qui se reflètent dans ses œuvres.
Les archives de René Laubiès sont conservées à la Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou, sous la cote LAUB 1 - 9, comprenant des press-books, affiches d'expositions, documents divers et sa bibliothèque personnelle.
Né d'un père avocat originaire de la Lozère et d'une mère issue d'une vieille famille créole de La Réunion, René Laubiès se forme seul à la peinture à l'âge de quatorze ans.
Après des études de droit au Maroc, il s’installe à Paris en 1949.
En 1952 il expose à la galerie Colette Allendy et rencontre le critique Julien Alvard.
Il obtient en 1954 le prix Fénéon de l'université de Paris et devient visiting professor de l'université d'Alabama en 1956-1957.
Il a été associé au groupe des « nuagistes » avec Frédéric Benrath, René Duvillier, Jean-Claude Fiaux, Pierre Graziani, Fernando Lerin notamment. Dans cette tendance de la peinture, le paysagisme abstrait que René Laubiès nous présente relève davantage d’un paysage mental révélé par une peinture légère, discrète, à la recherche de la lumière.
Sur le plan spirituel, il est marqué par le taoïsme.
Salle d'exposition : SALLE 211