Numéro d'inventaire : 38DCP.PON.092.2
Autre numéro : 88
Titre : Musiciens
Année de création : NON DATE
Type : Estampe
Mesures : 62,7 x 54,5 x 2,7 (avec cadre)
Valeur estimée : 0,00 €
Description : SANS DESCRIPTION
Acheteur / Donateur : F.S.E.
Date d'acquisition : 20/05/1994
Contexte / PJ : achat en galerie / 1994-05-20, facture art servic
Artiste : GEN PAUL
Biographie : Eugène Paul, dit Gen Paul, né le 2 juillet 1895 à Paris et mort le 30 avril 1975 dans la même ville, est un peintre, dessinateur, graveur au burin et lithographe expressionniste français.
Ami de Louis-Ferdinand Céline, Gen Paul est un autodidacte, parfois qualifié de façon réductrice de « peintre de Montmartre ». Il fut initié à la gravure par Eugène Delâtre.
Gen Paul a peint ses premières toiles entre 1919 et 1924 sous le pseudonyme de Paul Trelade.
Biographie
La butte Montmartre, vers 1901.
Eugène Paul naît dans une maison de Montmartre, au 96, rue Lepic, laquelle a vu passer de nombreux artistes, et pratique dès son jeune âge le dessin et la peinture. Sa mère est brodeuse et son père, qui est musicien de cabaret, meurt alors qu'il n'a que dix ans[1].
Gen Paul est d'abord formé pour construire des meubles décoratifs.
La Première Guerre mondiale éclate et il doit se résigner à s'engager sous la pression patriotique parisienne. Après une première blessure, il est gravement touché et perd une jambe. Rétabli de l'amputation et de ses dix-huit mois de mobilisation et combat, il se remet à peindre et devient ami, au Bateau-Lavoir, de Juan Gris, qui l'aidera beaucoup. Il sera également proche d'autres artistes comme Leprin ou Franck-Will.
Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur le 20 octobre 1934[2].
Durant la Seconde Guerre mondiale, Gen Paul est proche d'Otto Abetz et des milieux collaborationnistes et antisémites[3], mais il échappe à l'épuration à la fin de la guerre[4].
Influences
Ses premières œuvres semblent refléter de nombreuses influences croisées, dont celles de ses amis de Montmartre : Maurice de Vlaminck, Maurice Utrillo et Frank-Will, mais il développe rapidement une personnalité teintée d'un expressionnisme qui reflète des influences aussi variées que celles de Toulouse-Lautrec, Vincent van Gogh, Paul Cézanne, et avant eux Goya, Diego Vélasquez, El Greco, influences que l'on retrouve à cette époque chez son ami Henri-Martin Lamotte. Les influences cubistes de Juan Gris, Pablo Picasso et Fernand Léger se sentent dans certaines œuvres, alors que nombre de ses gravures de paysages urbains sont beaucoup plus « réalistes ».
Pendant l'entre-deux-guerres, de 1925 à 1929, alors que le peintre cherche à dépasser son handicap physique et le souvenir des horreurs de la guerre, il produit plusieurs de ses peintures réputées les meilleures. Elles sont caractérisées par le mouvement créé par le geste de pinceau, l'audace des compositions empreintes de vues forcées, de diagonales, zébrures et zigzags, juxtaposant des motifs colorés abstraits à des parties réalistes.
Contrairement à d'autres expressionnistes de ce temps, tels que Chaïm Soutine et Georges Rouault, et contrairement aux expressionnistes allemands, plus sombres, qui semblent déjà annoncer la Seconde Guerre mondiale, les œuvres de Gen Paul semblent gaies et pleines d'optimisme, nourries d'une passion pour la vie et d'un intérêt pour la simplicité de la vie quotidienne.
Par le dynamisme et le mouvement présents dans ses peintures, certains considèrent Gen Paul comme le précurseur des formes de l'Expressionnisme abstrait des années 1950.
Gen Paul meurt à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, le 30 avril 1975[5].
Carrière
Atelier Gen-Paul dans l'avenue Junot, ancienne impasse Girardon.
Sa première peinture à l'huile, un Moulin de la Galette vu de sa fenêtre, date de 1916. Les débuts sont incertains, il peint surtout des vues de Paris à la manière des grands peintres pour satisfaire des commandes.
Gen Paul expose pour la première fois au Salon d'automne et au Salon des indépendants à Paris en 1920, époque à laquelle il compte parmi ses amis Henri-Martin Lamotte, et côtoie Camille Pissarro et le groupe des Partisans. En 1928, ses œuvres sont exposées avec celles de Picasso et de Soutine, qui choquent une partie du public. Dans les années 1930, Gen Paul sombre dans l'alcoolisme, aggravant ainsi ses problèmes chroniques de santé. Les peintures de ces années s'en ressentent, deviennent plus sombres, avec une pâte et des traits épais, restent cependant construites avec des couleurs soigneusement choisies, gardant un rythme puissant et du mouvement. En 1934, il est officiellement reconnu pour ses contributions à l'art français et reçoit la Légion d'honneur. En 1937, il est engagé pour peindre une grande fresque pour le Pavillon des vins de France à l'Exposition internationale de Paris.
Des années 1940 à sa mort, Gen Paul retrouve un style pictural qui reprend de nombreux éléments de son travail des années 1920, mais sans jamais retrouver l'innovation, l'émotion et l'expressionnisme des premières époques de sa vie de peintre.
En 1942, Louis-Ferdinand Céline ami de Gen Paul, lui demande d'illustrer pour les éditions Denoël deux de ses romans, Voyage au bout de la nuit (quinze dessins hors texte) et Mort à crédit (seize dessins hors texte)[6]. En 1974, Gen Paul réhausse à la gouache quelques rares exemplaires originaux. Il peint également le portrait de Ferdinand Bardamu, héros du Voyage au bout de la nuit et double de Louis-Ferdinand Céline.
En 1952, la galerie Drouant et David organise une rétrospective de ses œuvres peintes à l’huile et la galerie du Cirque expose une trentaine de gouaches.
Outre nombre de scènes de son quartier de Montmartre et de portraits de son ami, le compositeur Darius Milhaud, on connaît de Gen Paul des peintures et dessins faits aux États-Unis, scènes de jazz et musiciens classiques, sujets pour lesquels il manifestait beaucoup d'intérêt.
Un grand nombre de ses œuvres appartient à des collections privées, mais un nombre significatif se trouve dans les musées de France et d'autres pays d'Europe, tels les musées de Berne et de Granville. Le musée d'Art moderne de la ville de Paris conserve dans ses réserves deux grands tableaux de la fin des années 1930.
Postérité
Gen Paul est un des personnages du Passe-muraille et d’Avenue Junot, nouvelles de Marcel Aymé écrites en 1943. Il est également au centre du roman Féerie pour une autre fois (1952) de Louis-Ferdinand Céline qui le dépeint dans le personnage de Jules en peintre-sculpteur cul-de-jatte colérique, obsédé, alcoolique, et jaloux de l'auteur.
Gen Paul a joué le rôle d'un invité à la sortie de l'église dans le film L'Atalante (1934) de Jean Vigo.
Il est joué par Raymond Souplex dans l'adaptation cinématographique du Passe-muraille de Marcel Aymé de Jean Boyer, le film Garou-Garou, le passe-muraille en 1951.
Jean Gabin s'en inspire pour interpréter le rôle du peintre Grangil dans La Traversée de Paris, film de Claude Autant-Lara (1956)[7].
Ses portraits de Django Reinhardt et Sidney Bechet, dont il était l'ami, ont illustré des couvertures de leurs albums[8].
Gen Paul fut l'invité de Jacques Chancel dans son émission Radioscopie sur France Inter en 1970[9].
Salle d'exposition : SECRÉTARIAT INTENDANCE